Enfin ICI, on l’appelle BN. 

Faut-il rappeler ses péripéties ? La belle-mère, le miroir magique, le chasseur, les sept nains, le prince… Pourra-t-elle se marier, vivre heureuse et avoir beaucoup d’enfants dans ces conditions ? 

Encore faudrait-il qu’elle le veuille. 

Et rien n’est pareil ICI. 

​ICI, le miroir fait des caprices, le chasseur témoigne à la télévision, BN part à l’aventure et les nains – qui sont quarante lutins d’ailleurs – n’ont pas l’air aussi sympa que prévu. 

ICI, on ne sait pas comment ça va finir. 

Et ICI, au commencement, on ne sait plus non plus… 

C’est l’histoire des trébuchements des histoires. Et des registres. 

Dans un univers où le traditionnel rencontre la pop culture, on peut s’attendre à tout.

Chacun.e de nous dans l’équipe de mise en scène se reconnaît intimement dans le conte de Blanche-Neige. Ou plutôt tout l’inverse.

Chacun.e de nous se reconnaît intimement à l’inverse des personnages du conte. Ça nous démange à un endroit, voire même à plusieurs endroits. Comme un cri intérieur, un rouage rouillé, on grince des dents. Longtemps des modèles, ces protagonistes nous deviennent finalement dérangeants, quelque chose cloche. Alors, pour éviter de rester silencieux face à ces sentiments, on a voulu faire du bruit. Sonnez les matines. On a voulu rire de tout ça aussi. Alors on a réécrit Blanche-Neige.

Pour notre mise en scène, nous avons voulu décaler le récit, changer de perspective, amorcer des pas de côté, et pour cela nous avons mobilisé plusieurs outils. 

Tout d’abord, l’altération du récit et de la matière textuelle. 

Puis les changements de narration. 

Ensuite, les changements de registres. 

Puis la déconstruction de la création musicale.